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les éléments psychologiques du « cas Rimbaud », mais les fondements mêmes de l’éthique et de l’esthétique contemporaines. Enfin, par sa critique du passé et par la question posée avec une horrible lucidité du sort définitif de toute tentative humaine, comme le plus poignant résumé des aspirations d’un certain nombre d’hommes qui sont les seuls que j’aime et au nombre desquels il faut bien qu’on me range.

Et maintenant, comment me figuré-je ce qui s’est passé derrière la porte, — la tornade dans l’âme de Rimbaud ?

Je vois d’abord, planant dans l’air supérieur, depuis les premiers âges de l’homme, un Esprit qui est le feu du vent. Le vent éternel qui dépasse le vent et fait immobile la lenteur des cyclones et des trombes sur la surface des eaux vivantes. Et le souffle de feu dans les chaudières de l’empyrée dilate immensément l’éther subtil par tout l’espace.

Sous la pression de plusieurs mondes, le souffle de l’Esprit fuse, siffle et tonne par la tête de ses hommes-soupapes, les voyants. Et « ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ». De même sur la terre de ténèbres, en plusieurs points des horizons du désert noir, lorsque craque la peau de