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comme sans doute toutes les lettres en italien, et aussi, croyons-nous, le fragment de lettre du 22 novembre 1642 publié en fac-similé dans le Magasin pittoresque de 1856, p. 195.

II. — Qui a écrit ces lettres du second groupe, que nous proposons d’appeler les lettres du secrétaire par opposition avec les lettres autographes de Poussin ?

a) L’archiviste Gence (1755-1840), dans son article sur Poussin de la Biographie Michaud, nous apprend que « … D’autres lettres du Poussin, mais en italien, au chevalier del Pozzo, imprimées dans les Lettere pittoriche, étaient possédées en original par Dufourny. M. Castellan les soupçonnait écrites presque toutes de la main du Guaspre, sauf quelques lettres autographes ou mêlées de l’écriture de Poussin ; cette conjecture se trouve confirmée par le caractère analogue de la copie manuscrite du Traité de peinture de Léonard de Vinci, accompagnée de dessins faits pour ce traité par le Poussin, et donnée à M. de Chambrai de Chanteloup, qui en a publié une version française en 1651. »

Les preuves matérielles manquent pour attribuer au Guaspre ces « lettres du secrétaire ». La Bibliothèque nationale et le British Museum ne possèdent aucun autographe de lui, et de plus, Ch. Blanc, dans son fascicule sur le Guaspre (Histoire des peintres, p. 4), écrit : « D’après ses biographes, le Guaspre ne quitta point l’Italie. » Or, sauf une, datée de Lyon, toutes ces lettres sont écrites de Paris.

b) À notre avis, ces « lettres du secrétaire » sont de la main de Jean Dughet, frère du Guaspre et neveu de Poussin. Nous possédons un autographe certain de Jean Dughet, sa lettre du 1er décembre 1665 à Chantelou, fol. 259 du ms. 12347 : la comparaison de cette lettre avec le billet du 1er mars 1641 (n. a. fr. 20809), écrit vingt-quatre ans plus tôt, nous paraît révéler la même main (par exemple dans les lettres R, d, P). Nous savons, par Poussin lui-même [à Chantelou, 23 août 1643] : « J’ay prié fra Jouanin de vous écrire se mot… »], que Jean Dughet lui servait, à l’occasion, de secrétaire.