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imitables ; les autres ne sont pas imitables par elles-mêmes, mais par accident, non comme parties principales, mais comme des accessoires ; de cette façon l’on peut encore imiter, non seulement les actions des bêtes, mais toutes les choses naturelles.

Comment l’art surpasse la nature.

L’art n’est pas une chose différente de la nature, ni il ne peut en dépasser les confins ; la lumière de la doctrine, par don de nature, est éparse çà et là, et apparaît dans des hommes, des lieux et des temps différents ; ainsi en va-t -il de l’art, dont une bonne part, mais non la totalité, peut se trouver dans un seul homme[1].

Comment l’impossibilité est la perfection de la Peinture et de la Poésie.

Aristote veut montrer par l’exemple de Zeuxis qu’il est licite au Poète de dire des choses impossibles, pourvu qu’elles soient meilleures que le possible, comme il est impossible dans la nature qu’une Dame ait en elle toutes les beautés qu’avait la figure d’Hélène, qui fut la plus belle, et par conséquent plus qu’il n’était possible. Voyez le Castelvetro[2].

Des limites du dessin et de la couleur.

La peinture sera élégante quand ses termes extrêmes seront unis aux premiers par l’intermédiaire des termes

  1. Voir p. 434 : « Tout n’est pas donné à un homme seul » ; p. 133 et p. 266, lignes 11 à 14.
  2. Castelvetro, littérateur italien, 1505-1551.