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est de plus matériel l’esprit étant déjà transporté chez vous à vous faire humble révérence

Votre esclave
Poussin



10. — Poussin à Chantelou.
(Ms. 12347, fol. 11.)
A Monsieur de Chantelou, Saicraitaire de Monseigneur de Noyers, en Court[1].

[M. Poussin 19 mars 1639.

Mande qu’il est résolu de venir en France, que le tableau de la Manne est fini.]

Monsieur, Il ne faut point doubter que je n’aye assés de subiet de me fier en vous, et de croire tout ensemble que vous estes celuy qui mi a obligé le plus. C’est pourquoy je remais toutte mon affaire entre vos mains, et suis délibéré de prendre le moins que je pouray de l’argent qu’il a plu à Sa Maiesté et à Monseigneur de Noyers de me faire tenir icy pour mon voyage ; et ni euse point touché du tout, si ce n’estoit que desià l’ordre m’en est venu par une lettre de change que j’ay repceue avec les vostres. Deuant donc que je me parte d’icy, je vous feray sauoir au net ce que j’auray repçeu et mon intention touchans le reste, vous asseurans que ce que j’en fais n’est pour le respect d’aucun guaing mais pour vous témoigner la confianse que j’ay en vous.

Je vous ai desià fait scauoir que vostre tableau

  1. L’écriture hâtive de cette lettre (peut-être expédiée au moment du départ du courrier) contraste avec l’aspect appliqué de la précédente.