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qui me dure, et m’afflige beaucoup. Je vous dois maintenant remercier de vôtre souvenir, et tout ensemble du plaisir que vous m’avez fait de n’avoir point réveillé le premier désir qui étoit né en Mr. le Prince d’avoir de mes ouvrages. Il étoit trop tard pour être bien servi. Je suis devenu trop infirme, et la paralysie m’empêche d’opérer. Aussi il y a quelque temps que j’ai abandonné les pinceaux, ne pensant plus qu’à me préparer à la mort. J’y touche du corps, c’est fait de moi.

Nous avons N. qui écrit sur les œuvres des Peintres modernes, et de leurs vies. Son stile est ampoulé, sans sel, et sans doctrine. Il touche l’art de la Peinture comme celui qui n’en a ni théorie, ni pratique. Plusieurs qui ont osé y mettre la main ont été récompensez de moquerie, comme ils ont mérité, etc.


210. — Poussin à M. de Chambray[1].
(Ms. 12347, fol. 255.)

[7 mars 1665.

Cette lettre est escripte à mon frère de Chambré sur son liure de la peinture quil a leu. Il lui en mande son sentiment Et les parties de peinture quon pourroit traitter[2].]

1e mars 1665. A Rome.

Monsieur

Il faut à la fin tascher à se réueiller après un si long silence il faut se faire entendre pendant[3] que le pous

  1. L’original de cette lettre est perdu. Le ms. 12347 n’en possède qu’une copie remise à M. de Chantelou, et peut-être de la main même de son frère M. de Chambray, à qui Poussin l’a écrite (fol. 255).
  2. Ce sommaire est, dans le ms. 12347, de la main même de M. de Chantelou.
  3. Cette copie paraît être littérale. La copie a été corrigée,