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di faire cognoistre la vray peinture, il n’ariue tout le contraire.

Ce que je dis c’est en homme de bien car je cognois for bien ce qu’il y a en leur sac.


8. Poussin à M. de Noyers.
(Ms. : 12347, fol. 9.)

A Monseigneur de Noyiers,

Conseiller du Roy en son Conseil d’Estat et priué, secrétaire de ses commandements et superintendant de ses maisons royales ; en Court[1].

Mon seigneur

Après auoir considéré l’exelence de vos vertus et vostre grande qualité, j’étois pour implorer l’ayde de quelque homme biendisant, n’osant de moymesme, pour le grand respect que je vous porte, vous escrire la présente, ainsi mal polie et rude comme elle est mais à la fin j’ay pensé que ce n’est pas ce que vous attendés de moy qui fais profession des choses muettes ; outre que j’ai pensé ausi que en l’appareil des magnifiques tabless des grands Seigneurs, quelquefois entre les délicates viandes, se peuuent bien entremesler quelque fruits Rustiques et agrestes, non pour autre que pour leur forme strauagante. Les susdites choses (et la confianse que j’ay en vostre bénignité) m’ont poussé à vous escrire ce peu de mots, non que par iceus je puisse faire entendre les extrêmes obli-

  1. La lettre est très bien écrite, comme il convient pour un destinataire de cette importance.