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choisi la demeure de la ville et non point des champs, où principalement vous demeurés : car sans vous, cher ami, je vivrois déconsolé. C’est pouquoy vous prirés de ma part Nostre dit seigneur, qu’il luy plaise me faire ordonner quelque pauure trou, pourueu que se soit auprès de vous.

Du reste, je m’en vas mettre la main à la plume pour remersier Monsieur de Noyers et nostre bon ami monsieur de Chantelou pour qui je trauaille auec grand amour et soing et crois, dieu aydans, qu’il sera content de mon fet.

Je vous suis au reste obligé pour toute ma vie.

de Rome ce disneuf

de feburier 1639.

Poussin.

Deux ou trois mois deuant que de partir, je vous escriray de plusieur chose, et qui je méneray quand et moy, car plusieurs s’offrent.

J’escriray ausi à monseigneur de Noyers pour toucher un peu de quibus pour mon voyage. Du reste commandés icy que vous serés serui.

Dieu vous maintiene en vostre prospérité
jusques à ce que vous en soyés las[1].

Vous deués auertir Monseigneur de Noyers pours sons honneurs touchans les peintres Italiens que l’on mande pour aler en France, qu’il ni en face point aler de moins suffisants que les François qui y sont, car j’ay bien peur que les bons ni aillent pas, mais quelques ignorants autour desquels les François s’abusent très grossièrement, et dieu voille que aulieu

  1. Écrit à la façon d’un distique, avec beaucoup de marge à gauche.