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de vostre main qui dit : je me suis trouué à la closture de cette lettre de laquelle j’ay donné une partie de la matière, et cœt. ; qui a assés serui à m’esbranler, mesmement à me résoudre de prendre le parti que l’on m’offre, principalement pour ce que j’aurai par delà melieure commodité de vous seruir (monsieur) à qui je seray toute ma vie estroitement obligé

de Rome Ce 15 janvier 1638[1]. Nicolas Poussin

    1613-1633, se signala en France par ses travaux décoratifs au château de Ruel pour Richelieu ; retourna à Rome, en 1642, en compagnie de Poussin ; mort en 1655. — Voir : Sauvai, Antiquités de Paris, t. II, p. 207 ; Félibien, t. II, p. 659.

  1. Bien que Poussin ait daté très lisiblement sa lettre du 15 janvier 1638, pourquoi a-t-on toujours été unanime à l’inscrire à la date du 15 janvier 1639 ?

    1o H. Chardon (Les Fréart, p. 33) résume ainsi les raisons de fait, toutes trois justifiées :

    a) En janvier 1638, Poussin n’avait pas quinze ans « entiers » de séjour en Italie, puisqu’il y était arrivé en 1624.

    b) En janvier 1638, le tableau de la Manne ne peut guère être presque fini, puisqu’il ne sera envoyé que le 28 avril 1639.

    c) En janvier 1638, Poussin ne pourrait pas être appelé en France par M. de Noyers qui n’obtiendra la surintendance des Bâtiments que le 16 septembre 1638.

    2o Les raisons tirées de l’examen du ms. 12341, bien que peu décisives, n’infirment pas les précédentes :

    a) La remarque de H. Chardon que cette date : 1638, est d’une autre encre que le reste de la lettre, paraît exacte, mais elle ne porte guère, parce que Poussin a pu écrire la lettre le 13 ou le 14 janvier, par exemple, et ne la dater que le jour du départ de l’ordinaire, le 15.

    b) Les indications manuscrites de Chantelou sont insuffisantes. À côté de l’adresse, il a écrit, sans doute à des époques différentes, deux mentions : l’une porte nettement : M. Poussin xv janvier 1638, et dans l’autre : 15 janvier 1638, le 8 a ensuite été surchargé d’un 9.

    3o D’ailleurs, l’autorité de Félibien, qui connaissait en détail toutes ces lettres, et bien d’autres, confirme pleinement la date de 1639 : « … il eût de la peine à se résoudre de venir à Paris, comme j’ai vu par une de ses lettres (du 15 janvier 1639), où il témoigne à M. de Chantelou, qu’il ne désire point quitter Rome, mais d’y servir le Roi, M. le Cardinal et M. de Noyers