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— CXXIX —

Balthasar Gérard. Le Roi y déclare textuellement « qu’un acte si généreux mérite d’être célébré de louange bien extraordinaire, et la mémoire du défunt d’être honorée (pp. 234-241). »

La famille Gérard avait dépensé 6,000 écus de son patrimoine, dans la poursuite de la récompense qu’elle venait enfin d’obtenir Philippe II lui accorda, pour l’indemniser en partie, une gratification de 4,000 francs (pp. 241-244, 245-246).

Il n’avait pas attendu jusque-là pour conférer aux frères et aux sœurs de l’assassin la distinction honorifique convoitée par eux avec non moins d’ardeur que la récompense pécuniaire. Les lettres qui les anoblissent portent la date du 4 mars 1589. Quatre frères et trois sœurs de Balthasar Gérard étaient encore vivants à cette époque ; le diplôme porte qu’eux tous et chacun d’eux, leurs enfants et postérité, et les descendants d’eux, et chacun de ceux-ci, nés et à naître de léal mariage, jouiront et useront, comme gens nobles, en tous lieux, actes et besognes, des honneurs, prérogatives, prééminences, libertés, franchises et exemptions dont les nobles des pays et seigneuries du Roi ont accoutumé de jouir et user ; qu’ils seront tenus et réputés pour nobles en tous leurs faits et actes ; qu’eux et leur postérité pourront en tous temps acquérir et posséder tous nobles ténements, de quelque qualité et condition qu’ils soient ; qu’ils seront francs et exempts des tailles, aides et impositions, comme les autres nobles. « En signe et pour mémoire des sincérité, magnanimité et constance de Balthasar Gérard, » Philippe II leur octroie des armes ainsi composées : un écu parti, en contre-bande,