Page:Correspondance de Guillaume le Taciturne, prince d’Orange, 1857.djvu/135

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— CXXV —

VIII.


Les premières nouvelles que le prince de Parme et les ministres qui formaient son conseil reçurent de l’assassinat du prince d’Orange, étaient assez confuses (p. 198) ; aussi Farnèse n’y voulut-il pas croire d’abord : mais des lettres écrites de Hollande, et qui furent interceptées, vinrent dissiper ses doutes. Depuis, des informations plus précises le mirent au courant de tout ce qui s’était passé.

Il instruisit Philippe II, le 26 juillet, de la mort de son plus implacable ennemi, se félicitant « qu’un homme si pernicieux, et qui pouvait causer tant de mal à la chrétienté, au service de Dieu et à celui du Roi, eût reçu enfin la punition de ses méfaits[1]. Il exalta l’acte du meurtrier ; il déclara cet acte « digne de grande louange et même héroïque. » Il annonça au Roi l’intention de s’informer des parents du défunt, afin qu’il leur fût fait « la mercède que méritoit une si généreuse résolution[2]. ».

  1. Nous donnons cette lettre dans l’Appendice I.

    Il avait écrit précédemment, de sa main, au cardinal de Granvelle, une lettre que nous regrettons de n’avoir trouvée ni à Simancas, ni à Paris, ni à Bruxelles. Peut-être existe-t-elle dans la collection des papiers de Granvelle, à Besançon.

  2. Lettre française au Roi, du 12 août.

    Dans une lettre espagnole du 13 août, il disait au Roi, après avoir parlé du supplice atroce qui avait été infligé à Balthasar Gérard : Con que acabó, dexando la memoria de sy y de su hecho tan heróico para exemplo del mundo, y que nadie, por no