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— XCIX —

rence avec Gérard, lui garantit, au nom du prince, pour lui ou ses héritiers, les récompenses qui, selon l’édit de proscription, devaient être le prix de l’assassinat (pp. 141, 160) ; il lui recommanda, s’il avait le malheur d’être arrêté, de ne faire aucun aveu qui pût compromettre le prince (pp. 140, 141). Il lui dit enfin, en le congédiant : « Allez, enfant, si vous parachevez ce fait, le Roi vous tiendra tout ce qu’il a promis, et serez immortalisé (p. 141). »

Avant de se mettre en route, Gérard se confessa au gardien du couvent des Cordeliers de Tournay, à qui il laissa copie des deux écrits par lui présentés au prince de Parme et au conseiller d’Assonleville[1]. Frère Jean


    Charles de Mansfelt : nous ne trouvons cette particularité dans aucun de nos documents ; mais Herrera pouvait l’avoir tirée de lettres qui ne sont pas parvenues à notre connaissance.

    Le président Renon de France prétend que le prince de Parme ne voulut faire donner à Gérard aucun argent, et pas même 50 écus, pour son voyage, et que, ainsi rebuté, celui-ci déclara qu’il délibérait partir sur sa bourse. Cette assertion n’est guère admissible, en présence de la lettre de Farnèse du 26 juillet. Le président de France paraît s’être trompé sur ce point, comme il se trompe lorsqu’il avance que l’accueil fait à Gérard fut « plus propre pour le retirer et divertir, que pour l’encourager à une emprinse si hazardeuse. »

  1. Dans un voyage littéraire que dom Anselme Berthod, bénédictin de la congrégation de Saint-Vannes, fit aux Pays-Bas, en 1774 (voy. le Messager des sciences et des arts de la Belgique, t. VI, 1858, pp. 25-72), il parcourut, entre autres manuscrits, à Tournay, des recueils formés par dom Cambiez, prévôt de l’abbaye de Saint-Martin. Il nous apprend lui-même qu’il trouva, dans ces recueils, les deux écrits de Balthasar Gérard ;