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Je voudrois, chere Eulalie, qu’il fît de ſi belles actions, qu’il battît tant les Anglois, que ces derniers fuſſent enfin contraints à demander la paix ; car la guerre nous ruine entierement.

Il fait ici des chaleurs exceſſives. Je regrette bien qu’il ne ſoit plus poſſible de paſſer une partie de la nuit au Palais royal. Tu ſais qu’avant que la grande et belle allée du jardin de ce Palais fût abattue, on s’y promenoit l’été juſqu’à deux heures du matin. Il s’y donnoit même quelque-fois des concerts. Nous pouvions y aller chercher fortune et, à la faveur des ténebres, rendre de petits ſervices aux vieux paillards honteux. Le Duc de Chartres vient de nous enlever cette reſſource, et au Public cet agrément. Le tout, dit-on, par avarice ! A-t-il donc tant beſoin d’argent ? n’en a-t-il pas aſſez ? mais