Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/375

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 155 )


Une fois adonnée au culte du libertinage il faut ſavoir s’y prêter. Je me vois journellement obligée d’apprendre de nouvelles fantaiſies. Je croyois ſavoir le métier, mais je vois bien que je ne ſuis qu’une apprantie. Hier il m’a fallu rendre un lavement dans la bouche d’un vieux dégoûtant, avant-hier piſſer dans celle d’un autre et lui frotter tout le corps de mon urine. Il y a quelques jours que j’avois mes affaires. J’ai été obligée d’en faire des tourtines comme ſi c’étoit de confiture pour pouvoir faire bander un jeune homme. Ah ! quels goûts, je n’y comprends rien. Je me borne à plaindre les pauvres malheureux qui ont beſoin de pareilles reſſources.

Comme je ſais que tu aimes les vers et que je veux un peu t’amuſer après t’avoir parlé de choſes dégoûtantes, voici des Stances à Thémire que j’ai eues d’un abbé.