Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/373

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 153 )


devient Madame la conſeillere ; ce qui m’a cependant le plus déterminée ; c’eſt que mon futur eſt un ſot et que j’en ferai ce que je voudrai. Par ce mariage je ſuis parente à tout ce qu’il y a de mieux dans la ville ; j’aurai même l’honneur d’être couſine iſſue de germaine de Monſieur le lieutenant général. Ma noce doit être brillante, le repas ſe fera à l’hôtel de ville où il y aura bal le ſoir. Je ris en moi-même de mon changement d’état. Je voudrois que tu fuſſes demain des convives, ſurement tu t’amuſerois. Pour moi je me prépare à bien m’ennuier. Je ſerai aſſomée de politeſſe et il faudra être embraſſée depuis le matin juſqu’au ſoir ; mais ce qui me divertit d’avance, c’eſt de penſer aux ſimagrées que je ſerai obligée de faire quand mon mari voudra me prendre ma prétendue virginité. J’ai par précaution fait ample uſage de vinaigre aſtringent