dans une mer de délices, et ne ſentant
plus rien à force de ſentir, j’étois
tombée en pamoiſon. Mon éleve s’occupoit
à conſidérer mes charmes ; ſes
careſſes et les baiſers dont il couvroit
toutes les parties de mon corps, me
firent revenir à moi. Accablée de fatigue,
je me recouchai ; mon amant
me demanda de partager mon lit : je le
lui accordai, ſachant le Comte à la
cour ; mais ſous la condition qu’il me
laiſſeroit dormir. Il me promit tout ce
que je voulus ; mais à peine y avoit-il
une heure que j’étois au lit, qu’il
manqua à ſa parole. Je l’aurois grondé
ſi j’en avois eu la force ; mais cela
m’étoit impoſſible. Enfin, après une
heure paſſée dans de nouveaux plaiſirs,
nous nous ſommes levés et avons
dîné enſemble. A quatre heures je l’ai
congédié et me ſuis recouchée, voulant
réparer mes forces. Adieu. Ton
amie pour la vie.
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