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Lettre de Mademoiſelle Roſimont.
Paris ce 26 Août 1782.
Tu ſauras, ma chere amie, qu’à un
ſouper que j’ai fait hier avec cette
coquine d’Urbain, nous nous ſommes
diſputées. J’ai été obligé de lui céder
le champ de bataille. Pour m’en
venger, ce matin je me ſuis levée
à ſept heures et me ſuis habillée en
homme ; j’ai été chez Urbain où je
me ſuis préſentée comme un jeune
homme qui vouloit lui parler. Elle
dormoit encore ; ſa femme-de-chambre
a fait quelque difficulté de me
laiſſer entrer, mais elle a fini par
m’ouvrir, alors j’ai fermé les verroux
et ouvert avec fracas les rideaux.
M’étant fait reconnoître, j’ai dit à
Urbain, que je venois pour avoir
raiſon de ſes ſottiſes. Et en même-tems
je lui ai préſenté deux piſtolets.
Tom. I
K