Page:Corraze-College-Saint-Raymond-Auta-1944.pdf/6

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 4 —

N’attendez pas de moi une conférence de piété sur la dévotion à saint Raymond. Certes, le sujet serait tentant ; ce n’est pas celui que je dois traiter. Peut-être m’arrivera-t-il de relater devant vous, en historien sincère, des faits peu édifiants. Vous n’en serez ni surpris, ni scandalisés. Tout ce qui est humain est faillible. L’homme porte en lui-même l’éternelle tentation d’abuser des choses les meilleures et il se laisse aller à y succomber. Les collégiats de Saint-Raymond, qui étaient de pauvres jeunes gens, n’ont pu échapper à ce destin. J’ai déjà écrit l’histoire du collège de l’Esquile et puis celle du collège de Papillon. Ils se blottissaient, comme le nôtre, à l’ombre du clocher abbatial de Saint-Sernin. Ayons le courage de le dire : ces collèges n’étaient pas toujours des écoles de vertu. Le roi Henri II, par son édit de juillet 1551, en supprimait huit d’un trait de sa plume royale : ne le blâmons pas ; il avait, pour ce faire des raisons excellentes. Petits collèges, grands abus !

Sources. — Io manuscrites : Archives département. Fonds de Saint-Sernin, liasses 641 à 643 ; ibidem, série D. Collèges, le collège Saint-Raymond. Archives notariales, Reg. 2509.

2o Imprimées : Histoire générale de Languedoc, édition Privat, tome III, fo 338 à 450 ; Cartulaire de Saint-Sernin, abbé Douais, fo 380, 383, 389. L’art à Toulouse, du même auteur, fo 90 à 124. Nicolas Bachelier, Henri Graillot. Histoire de Saint-Sernin, de l’abbé Salvan.


L’hôpital Saint-Raymond


Le cartulaire de Saint-Sernin mentionne la fondation de cet hôpital et contient quarante-trois documents relatifs à cet établissement : « incipiunt cartule hospitalis sancti Raymundi » ; c’est, en effet, une succession de petites chartes, « cartule », très brèves, mais très authentiques, contenant des alinéas de six à huit lignes et écrites en ce latin décadent et pauvre des siècles du haut moyen âge qui devait faire appel à la langue romane pour achever la complète expression de sa pensée. Malheureusement elles ne sont datées que par la mention du règne : « regnante Philippo rege » : il s’agit de Philippe Ier, qui monta sur le trône en 1060.

Nous y voyons apparaître le comte Guillaume IV, la comtesse Matels ou Mathilde, sa femme ; l’évêque Izarn qui s’intitule évêque