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modités, tristes fruits de mon naufrage ; le ministre de la justice refusa constamment de me laisser subir ma détention dans une maison de santé ; les amendes prononcées contre moi montaient ensemble à près de 4,000 fr. ; le fisc inexorable devait prolonger ma captivité jusqu’à ce que j’eusse payé cette somme. Cependant, l’impitoyable censure défendait aux journaux d’appeler encore à mon secours la générosité française ; et tandis qu’une peur sacrilège nouait la bourse de la bienfaisance, vous, presque seul, avez fait pour moi ce que j’espérais de ma patrie entière.

Il n’est pas en moi de vous témoigner ma reconnaissance, mieux qu’en vous dédiant cet ouvrage. Je le présente à vos amis et à vos ennemis : en voyant quelles infortunes vous avez secourues, les uns redou-