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CHAPITRE II.

quatre mètres soixante centimètres : la frégate, par conséquent, dut déjauger d’un mètre. Cependant, dès que nous fûmes échoués, les embarcations qui allèrent au large pour sonder, rencontrèrent des endroits plus profonds que celui sur lequel nous touchâmes, et beaucoup d’autres aussi qui l’étaient moins ; ce qui fit présumer que le banc est très-inégal et couvert de monticules. Toutes les différentes manœuvres qui furent faites depuis le moment où l’on reconnut les dix-huit brasses, jusqu’à celui où nous échouâmes, se succédèrent avec une rapidité étonnante ; il ne s’écoula pas plus de dix minutes. Plusieurs personnes nous ont assuré que si l’on fut venu entièrement au vent, dès qu’on eut rencontré les dix-huit brasses, peut-être la frégate aurait-elle paré ; car elle ne toucha tout-à-fait que dans l’ouest du banc et sur son accore. L’échoûment eut lieu le 2 juillet, à trois heures et un quart de l’après-midi, par les 19° 36′ de latitude nord, et par les 10° 45′ de longitude ouest.