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SUR LA HOUILLÈRE DE BEAUJONC.

à la lumière, des hommes qui sortent du tombeau. Tout est préparé encore, depuis deux heures, par les soins de Madame la veuve Hardy. M. l’ingenieur eu chef Mathieu et le docteur Ansiaux s’en sont atturés. Chaque ouvrier est enveloppé d’une couverture, et reçoit, dans le bure même, une tasse de bouillon et un peu de vin. Bientôt ils sont successivement mis dans le panier, accompagnés de quatre mineurs, debout sur les bords des angles de cette machine. Nous les comptons plusieurs fois avec inquiétude ; notre bonheur n’est pas complet : sur 91 individus que nous redemandons à la terre, 70 seulement (1 ) ainsi ramenés an jour, sont enveloppés d’une seconde couverture , et livrés aux soins généreux de MM. Loyens, Ansiaux fils, Antine, Thirion, Ramoux, et antres personnes de l’art qui avaient offert leurs services. Le brave Goffin et son fils arrivent les derniers avec M. l’ingénieur Migneron, qui était daus le bure depuis 24 heures, et qui s’est conduit avec un zèle digue des Les acclamations retentissent ; tons les yeux sont baignés de larmes ; chaque spectateur croit retrouver 1(1) Dans le premier moment, fai annoncé soixante-onao hommes sauvés ; mais on a vérifié driuis que Ton s’était mépris en mettant au nombre des victimes un enfant qui s’est laissé conduire, vraisemblablement pour avoir du bouillon etdu vin. Sur cent-vingt-sept individus, trente-cinq sont remontés dans le premier moment, vingt-deux se sont noyés, et soixante-dix ont été sauvés.

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