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SUR LA HOUILLÈRE DE BEAUJONC.
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çus ; peut-être enfin que les travaux mêmes, sous lesquels ils succombent, rendent nos efforts impuissans ! leur bruit ne parvient-il plus à notre oreille, nous imaginons qu’ils ont cessé de vivre ! Quelle anxiété ! quelles angoisses !

Dans cette situation, les lumières sont inutiles, le zèle ne suffit pas ; vaincre tous les obstacles ou succomber est notre dernière résolution.

Le mineur respirant à peine, dégouttant de sueur, ne peut faire usage du pic que pendant quelques minutes, un autre le remplace, les travaux avancent, et nous concevons l’espoir de desserrer dans la nuit.

Rempli de cette douce espérance, déjà heureux de l’avenir, je donne l’ordre de m’expédier des courriers aussitôt que la sonde aura pénétré directement sur nos infortunés, et je rentre en ville à quatre heures après-midi, avec M.  l’ingénieur en chef Mathieu.

À peine de retour à la préfecture, M.  l’ingénieur Migneron me rappelle sur les lieux, en me donnant avis que nous sommes en communication. Il est près de six heures. Je fais prévenir M. Mathieu et M.  le docteur Loyens. Je pars, et j’emmène M. Ansiaux, fils, docteur en chirurgie. Un nouveau détachement nécessaire pour maintenir l’ordre est déjà en marche ; des courriers expédiés par M.  le maire d’Ans[1] se succèdent sur la route ; tous les citoyens sont à leur

  1. M. Pâque, maire d’Ans, a fait preuve d’un zèle soutenu.