Page:Corréard, Savigny - Naufrage de la frégate La Méduse, 1821.djvu/480

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
474
RELATION

offrent leurs secours ; cent chevaux arrivent, tout est en mouvement, et l’on est sûr d’enlever plus de six mille mètres cube d’eau en vingt-quatre heures[1].

Un détachement de la compagnie du département se rend sur les lieux pour maintenir la multitude qui pouvait gêner le jeu des machines. Mme veuve Hardy, avec une sensibilité digne des plus grands éloges, met le bure Mamonster, ses ouvriers, ses chevaux, à la disposition des ingénieurs.

La galerie de cette exploitation, à l’extrémité de laquelle on doit ouvrir une tranchée, est encombrée, il faut y conduire l’airage à cent vingt mètres, mais des blocs de rochers ne laissent qu’une issue très-resserrée et dangereuse. M. Migneron ose s’y glisser, il y laisse un de ses vêtemens ; il est suivi par le conducteur Malaise, et leur exemple est imité par quelques ouvriers courageux et à qui leur structure permet de suivre la même voie. Le sieur Lambert Colson reste


    est d’un bien faible secours dans ces occasions extraordinaires. Quelques tonnes d’eau de moins sont peu importantes ; mais il fallait rassurer le public en obéissant à son opinion. D’ailleurs les tonnes, en tombant dans l’eau, l’agitaient fortement et comprimaient l’air dont quelques globules pouvaient aller favoriser la respiration des hommes engloutis dans le bure. Si les tonnes dont sept sont restées au fond, nous eussent manqué, nous nous proposions de faire jeter de grosses pierres pour produire le même effet. Nous avons appris depuis, de Gofin même, que le mouvement donné à l’eau leur avait été utile.

  1. Première circonstance que nous avons cachée au public.