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RELATION

âge, avait électrisé Nicolas Bertrand, Mathieu Labeye et Melchior Clavir, qui, ayant pu remonter, étaient restés auprès de lui. Il avait ordonné au premier (Nicolas Bertrand) de faire une ouverture au bure d’airage[1] afin que les ouvriers venant de l’aval[2] pussent tourner autour du bure, et passer à travers celui d’airage, pour gagner les montées[3], tout autre moyen d’échapper à la mort étant impossible.

Au second (Mathieu Labeye) il avait prescrit de se saisir de toutes les chandelles et de placer celles qui étaient allumées au boisage[4] de la galerie principale, pour que les mineurs vissent de loin qu’ils ne pouvaient plus arriver au bure.

Le troisième (Melchior-Clavir), resté auprès de Goffin, l’aidait à rassembler les ouvriers, et à les chasser même du côté des montées.

Précédemment Bertrand avait exécuté l’ordre de déboucher le trou de sonde qui, du réservoir de la machine à vapeur, communique aux travaux de l’aval pendage. Par ce moyen les ouvriers des tailles les plus

  1. Puits aussi profond que le bure principal, et surmonté d’une cheminée ronde qui s’élève depuis 8 jusqu’à 20 mètres. On y entretient du feu dans une cage de fer suspendue.
  2. Aval, partie basse.
  3. Galerie en montant.
  4. Toute excavation doit être boisée ; c’est-à-dire que lorsqu’on a enlevé la houille il faut soutenir le toit par des morceaux de bois droit, afin de prévenir les éboulemens.