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NAUFRAGE DE LA MÉDUSE.

habituelles avec Bousquet-Deschamps, et les diverses condamnations prononcées contre lui.[1]

M. Dumont, jeune avocat dont le talent est déjà très-remarquable, a soutenu qu’il n’y avait point de délit à dire que les lois suspensives de la liberté individuelle, de la liberté de la presse étaient contraires à la charte. Il a appuyé la discussion de droit à laquelle il s’est livré sur les discours tenus à la chambre des députés par M. le garde-des-sceaux. Il a soutenu ensuite que, d’ailleurs, le libraire Corréard ne pouvait

  1. Voici, selon le Journal de Paris, les circonstances aggravantes qui ont motivé ma condamnation exclusive :
    1°. Mon catalogue annonce une brochure politique par jour ! Si aucune n’avait été condamnable, où serait le crime d’en avoir annoncé même dix par jour ? Il ne peut y avoir de coupable que la rédaction et la distribution. La distribution, non criminelle en MM. Béchet et Mongie, l’est-elle en moi ? Ai-je participé à la rédaction ? On m’offrit une brochure politique par jour ; j’acceptai, parce que mon métier est de vendre tous les jours ;
    2°. On m’a reproché mes liaisons avec M. Deschamps, comme si je pouvais ne pas voir les gens qui viennent vendre et acheter chez moi quand j’y suis ;
    3°. On m’a objecté mes condamnations antérieures, cependant on devait croire que les juges avaient proportionné la peine au délit ; ainsi elle l’avait expié, effacé.
    Ce n’est point parce que l’ouvrage incriminé portait mon nom qu’on a apppelé exclusivement sur ma tête la sévérité des tribunaux, puisque MM. Mongie et Béchet, dont les noms figuraient sur le même livre, ont été absous ; bien plus, l’un d’eux