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NAUFRAGE DE LA MÉDUSE.

termes de l’art. 245 du Code pénal ; il montra que les prévenus avaient fait un article distinct et séparé pour la Méduse, et que dans cet article ils nous avaient suivis pas à pas et même copié nos phrases et nos expressions, que si leur narration était un abrégé de la nôtre, elle contenait du moins tout ce qui faisait la fortune de notre livre, et n’omettait que les épisodes et les digressions, qui ne plaisent pas à tout le monde ; qu’à la vérité, ils avaient en partie copié une relation insérée au Journal des Débats ; mais que cet article étant un abrégé fait par l’un des auteurs et signé de lui, il lui appartenait, comme les articles de M. Dussault appartiennent à cet auteur, qui vient de les rassembler en quatre volumes. Personne n’osera dire que ces volumes peuvent devenir la proie du premier contrefacteur, qui voudra s’en saisir sous prétexte qu’on les trouve dans le Journal des Débats.

Il faut aussi convenir, a continué ce magistrat, que les prévenus ont indiqué la relation de Corréard et Savigny : mais pour remarquer cette note, il faut avoir acheté leur ouvrage, et dès lors tout le monde se contentera d’un livre qui s’annonce comme présentant la relation de ce déplorable événement, sans dire s’il l’a donné en abrégé ou dans toute son étendue. Cette note même, loin d’exciter à acheter l’ouvrage de MM. Corréard et Savigny, est propre à en détourner la plupart des lecteurs, puisqu’elle ne l’indique qu’à ceux qui auraient la curiosité d’en bien connaître tous les détails.