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NAUFRAGE DE LA MÉDUSE.

L’humanité même demandait un exemple. C’était à nous de le solliciter, et cette mission sévère, nous la tenions du malheur. Nous l’avons remplie autant qu’il était en nous, comme on le verra par la pétition de M. Corréard aux deux chambres.

Nous avons déjà dit comment les journaux avaient publié la première relation de M. Savigny. Un cri d’horreur s’éleva dans toute l’Europe. Dès-lors on prévit que, malgré les protections de l’individu, et une foule de considérations d’un autre genre, le capitaine de la Méduse serait mis en jugement. Le respect pour la chose jugée ne peut empêcher de rapporter ici l’extrait fidèle du jugement de M. de Chaumareys. Le voici :

« LOUIS, par la grace de Dieu, Roi de France et de Navarre, à tous présens et à venir, salut.

« Aujourd’hui, trois mars mil huit cent dix-sept, dix heures du matin, s’est assemblé à bord du vaisseau-amiral, en ce port, la conseil de guerre maritime (en grande tenue), en vertu de l’ordonnance de Sa Majesté du sept janvier dernier, convoqué par M. Antoine-Germain Bidé de Maurville, contre-amiral, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, major général de la marine, faisant fonctions de commandant par intérim, et ce, conformément aux dispositions de l’art. 39, section 3, du décret du 22 juillet 1806 ; ledit conseil composé de MM. Anne-Salomon-Louis de la Tullaye, contre-amiral et chevalier de l’ordre