Page:Corréard, Savigny - Naufrage de la frégate La Méduse, 1821.djvu/348

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
343
CHAPITRE XV.

rait retirer quelques avantages du défrichement de cette île. Le coton et l’indigo y croissent naturellement ; et dès la première année il est hors de doute que sans beaucoup de travaux, le premier de ces végétaux y donnerait une récolte abondante et avantageuse. Le terrain, dans quelques parties, est bas et humide, les cannes à sucre pourraient peut-être y réussir. On parviendrait cependant à le garantir des inondations qui ont lieu dans la saison des pluies, en construisant de petites chaussées d’un mètre au plus d’élévation. On trouve dans cette île, principalement du côté de l’est, des mangliers, des palétuviers, une grande quantité de gommiers ou mimosas, et de superbes baobabs[1].

Arrêtons-nous un instant devant ce colosse qui, par

  1. Le baobab ou boabab (adansonia des naturalistes), est placé dans le genre de plantes de la monadelphie polyandrique et de la famille des malvacées. Ses principaux caractères sont un calice d’une seule pièce, à cinq divisions ; une corolle composée de cinq pétales ; un grand nombre d’étamines réunies dans leur moitié inférieure ; un ovaire supérieur, conique, velu, surmonté d’un style contourné et couronné par dix stygmates velus ; une grosse capsule ovale, allongée, velue, partagée en dix loges contenant un grand nombre de semences.
    Le boabab n’offre qu’une seule espèce.
    Les premiers de ces arbres vus par Adasson avaient vingt-sept pieds de diamètre, environ quatre-vingt-trois pieds de circonférence. Ray dit qu’on en a trouvé de trente pieds de diamètre, et Golberry dit en avoir vu un de trente quatre pieds. Le développement de ces énormes proportions exige