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CHAPITRE XIV.

tinuer de solliciter ce qu’il avait si bien mérité par son courage et ses services. Il attendit un moment plus favorable. Le changement de ministre fit renaître ses espérances : une lettre reçue de ce département lui annonça que son excellence saisirait volontiers l’occasion de lui être utile[1].

Un ministre, quand il le veut bien., trouve facilement l’occasion d’employer un malheureux qui demande peu.

Telles sont les disgrâces que nous avons éprouvées depuis notre retour en France.

Maintenant rentrés dans la classe des citoyens, réduits à l’inaction, après avoir épuisé nos ressources au service, dégoûtés, oubliés, nous n’en sommes pas moins toujours dévoués à notre patrie : Français, nous savons que nous lui devons et notre fortune et notre sang. C’est par l’expression sincère de ces sentimens que nous terminerons l’histoire de nos aventures.

  1. Paris, le 18 septembre 1817.
    Monsieur, les Mémoires que vous avez adressés, le 10 juin dernier, au Roi et à S. A. R. Mgr le duc d’Angoulême, ont été renvoyés à mon département. J’ai pris connaissance de ces Mémoires, ainsi que des lettres que vous avez écrites pour le même objet à mes prédécesseurs. S’il se présentait quelque occasion où je pusse vous être favorable, je la saisirai volontiers.
    Recevez, Monsieur, l’assurance de ma parfaite considération.
    Le ministre secrétaire d’état de la marine et des colonies,
    Cte Molé