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CHAPITRE XIII.

honte qu’il lui supposait, en confiant sept ou huit expéditions à des officiers qui ne font pas moins d’honneur à son choix et à son discernement, que lui en a fait l’expédition du Sénégal.

Outre la Méduse, qui fut conduite si droit sur le banc d’Arguin par M. le vicomte de Chaumareys, chevalier de Saint-Louis et de la Légion d’honneur, et, dans l’intervalle de ses campagnes, receveur des droits réunis à Bellac (Haute-Vienne), tout le monde sait que le Golo, partant de Toulon pour Pondichéry, a manqué de périr sur la côte par l’ineptie de son capitaine, M. le chevalier d’Amblard, chevalier de Saint-Louis et de la Légion d’honneur, et qui pour ne pas perdre de vue les choses de la mer, s’était fait marchand de sel près de Toulon. On se rappelle aussi le début de M. le vicomte de Cheffon-

    qu’y ont apportés les naturels de l’intérieur. On voit dans les géographes, que dans le haut de Rio-Grande habite la nation belliqueuse des Sousous, que quelques-uns appellent Foullahs de Guinée. Leur capitale se nomme Téembo. Ils sont mahométans, et font la guerre aux peuplades idolâtres qui les environnent, pour vendre les prisonniers. Une institution remarquable, nommée le pouarh, paraît avoir un grand rapport avec l’ancien tribunal secret de l’Allemagne. Le pouarh est formé d’initiés qui ne sont admis qu’après des épreuves terribles. L’association exerce le droit de vie et de mort ; tout le monde abandonne celui dont elle a proscrit la tête. Il pourrait se faire que ce fût par cette espèce de gouvernement, qui paraît ne pas manquer de force, qu’eût été arrêtée l’expédition anglaise.