fallut expédier un navire pour. France, afin d’obtenir des secours ainsi que de nouveaux ordres, d’après les
services au général anglais Yenssens ; mais deux ou trois jours après la colonie fut prise. Il aurait pu y rester ; il aima mieux suivre les prisonniers, parce qu’il eut l’adresse de se faire embarquer
comme capitaine du génie hollandais, quoiqu’il se fût donné
ce grade à la manière de Rico. Arrivé à Calcutta avec les prisonniers,
le flexible Schmaltz se hâta de fournir aux Anglais beaucoup de renseignemens sur les Moluques, et surtout sur Java. Ainsi, encore officier hollandais il trahissait, la Hollande. Aussi, dès son arrivée en Angleterre il reçut le prix de sa trahison, et obtint la faveur d’être renvoyé en France.
Le contre-amiral Linois avait connu Schmaltz dans l’Inde ; mais ce qui valait encore mieux pour notre grand cosmopolite, c’est qu’il eut le bonheur, dans ce pays, de guérir, comme médecin, le parent de l’inévitable Forestier. Cet éternel tuteur du ministre présent comme du ministre à venir, est capable de tout, même de reconnaissance ! la sympathie, d’ailleurs, l’attirait vers Schmaltz. Ce fut peu de le protéger lui-même, il lui valut encore son protecteur, le succulent Lareinty, le plus moelleux des intendans d’armées navales chimériques. Qui peut s’étonner maintenant de ce que l’ex-passementier fit reconnaître
la qualité de capitaine du génie qu’il avait prise, de son autorité
privée ? Dès-lors on avait trouvé des rapports cachés au vulgaire entre la fabrication d’un galon et le tracé d’un ouvrage à cornes, comme on a trouvé depuis une relation intime entre la régie d’un tabac usurpateur et le commandement d’une frégate légitime. Après avoir fait reconnaître le grade de capitaine, qu’il n’eut jamais, Schmaltz reçut réellement
celui de chef de bataillon. C’est en cette qualité qu’il obtint du général Linois, gouverneur de la Guadeloupe, le commandement de place de la Basse-Terre. La vipère amphibie se repliant, enlaça si bien son général, qu’elle le détermina à