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NAUFRAGE DE LA MÉDUSE.


CHAPITRE XI.
Premier voyage d’une goélette vers la Méduse. — Deuxième et troisième voyages. — On trouve encore trois hommes sur la frégate ; perte de treize autres. — Retour de la goélette. — Vente publique des effets des naufragés. — Quatre goélettes vont à la Méduse. — Le gouverneur anglais renvoie tous les Français au camp de Daccard.


Tous les naufragés étant donc rassemblés à Saint-Louis, comme nous l’avons déjà dit, notre gouverneur, deux jours avant son départ pour le Cap-Vert, songea à envoyer un navire à bord de la Méduse, pour y chercher une somme de 100,000 fr., apportée pour être le trésor de la colonie[1], ainsi que des provisions qui s’y trouvaient en quantité, et dont on manquait pour ainsi dire dans les établissemens français. On parlait très-peu des hommes qui étaient restés à bord, et

  1. On ne saurait croire à combien de bruits populaires ont donné lieu ces 100,000 fr. Il est des gens qui ne croient pas encore qu’ils aient jamais été embarqués sur la frégate. Comment expliquent-ils cette supposition ? C’est en demandant comment se seraient conduits autrement que l’ont fait certaines personnes, des gens qui auraient vendu les intérêts de leur pays, et leur honneur à des intérêts étrangers. Nous ne doutons pas, pour nous, que ce bruit ne soit une fable. La