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NAUFRAGE DE LA MÉDUSE

frégate la Méduse[1], de 44 canons, commandée par M. de Chaumareys ; la corvette l’Écho[2], sous les ordres de M. Cornet de Venancourt, capitaine de frégate ; la flûte la Loire, montée par M. Giquel-Destouches, lieutenant de vaisseau, et le brick l’Argus[3], sous les ordres de M. de Parnajon, également lieutenant de vaisseau. Les vents étaient de la partie du nord, jolie brise ; nous portions toutes nos voiles. Mais nous fûmes à peine au large que les vents refusèrent un peu, et nous courûmes des bordées pour doubler la tour de Chassiron, placée à l’extrémité de l’Île d’Oléron[4]. Après avoir louvoyé toute la journée, le soir, vers les cinq heures, la flûte la Loire ne pouvant dompter la force des courans, qui alors étaient contraires et l’empêchaient de donner dans les passes, demanda à mouiller. M. de Chaumareys le lui accorda, et de plus ordonna à toute la division de jeter l’ancre. Nous étions alors à une demi-lieue de l’île de Ré, en dedans de ce qu’on nomme le pertuis d’Antioche. Nous mouillâmes les premiers, et tous les autres navires vinrent prendre poste près de nous. La flûte la Loire, marchant fort mal, fut aussi le dernier bâtiment qui arriva au mouillage. Le temps

  1. La Méduse était armée en flûte, ayant à son bord quatorze canons seulement ; elle arma à Rochefort, avec la Loire.
  2. Corvette armée à Brest pour venir nous joindre.
  3. Brick venu de Lorient.
  4. La tour de Chassiron est sur la pointe de l’Ile d’Oléron, vis-à-vis un banc de rochers nommé les Antiochats.