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CHAPITRE VIII.
Marche des embarcations. — Soixante-trois hommes de la chaloupe descendent au cap Mirick. — La chaloupe prend quinze hommes de la pirogue. — Tous les équipages abordent. — Fatigues et privations dans le désert. — Comment les Maures voyagent. — Insectes. — On rencontre des Maures. — Le brick, apporte des vivres à la caravane. — Arrivée à Saint-Louis. — Conduite des Maures. — Mésintelligence entre les naufragés. — Délire. — Relation de la marche dans le désert, par M. Brédif.


Avant de passer à la seconde partie de notre ouvrage où nous comprendrons l’histoire du cap de Daccard et des malheureux naufrages qui restèrent dans les hôpitaux de Saint-Louis, rejetons encore un moment nos regards en arrière et faisons connaître ici quelles furent les manœuvres des embarcations, lorsque les remorques eurent été larguées et que le radeau fut abandonné à lui-même.

La chaloupe fut la dernière embarcation que nous vîmes disparaître. Elle eut connaissance de la terre et des îles d’Arguin à quatre heures du soir ; les autres canots durent donc nécessairement les voir aussi quelque temps auparavant, ce qui, à ce que nous pensons, prouve assez que, lorsque nous fûmes abandonnés, nous étions à une très-petite distance de la côte. Deux embarcations parvinrent à gagner le