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NAUFRAGE DE LA MÉDUSE.

terre que pendant treize jours nous avions si ardemment désirée. Nous mouillâmes le soir sous la côte, et au matin, favorisés par les vents, nous fîmes route pour la rade de Saint-Louis, où nous jetâmes l’ancre le 19 juillet à deux ou trois heures d’après-midi.

Telle est l’histoire fidèle de ce qui se passa sur le mémorable radeau. De cent-cinquante délaissés, quinze seulement ont été sauvés ; mais cinq n’ont pu survivre à tant de fatigues, et sont morts à Saint-Louis. Ceux qui existent encore sont couverts de cicatrices, et les cruelles souffrances auxquelles ils ont été en proie, ont singulièrement altéré leur constitution.

En terminant ce récit des maux inouis contre lesquels nous avons lutté pendant treize jours, nous nous faisons un devoir de nommer ici ceux qui les ont partagés avec nous.

Noms des personnes existant lors du sauvetage, et renseignements sur leur sort ultérieur.

MM.

  • Dupont, capitaine d’infanterie… En retraite.
  • L’Heureux, lieutenant idem…….. Fait capitaine et chevalier de Saint-Louis.
  • Lozach, sous-lieutenant…… Mort.
  • Clairet, idem…… Mort.
  • Griffon du Bellay, ex-commis de marine…… Employé.
  • Coudin, élève de marine…… Enseigne de vaisseau.
  • Charlot, sergent-major (de Toulon)… Mort au Sénégal.
  • Courtade, maître canonnier… Mort.