Peint par M. Montfort | Lithographie de illisible |
La lune éclairait de ses tristes rayons ce funeste radeau, cet étroit espace où se trouvaient réunis tant de peines déchirantes,…
Après la disparition des embarcations, la consternation fut extrême. Tout ce qu’ont de terrible la soif et la faim se retraça à notre imagination, et nous avions encore à lutter contre un perfide élément qui déjà recouvrait la moitié de nos corps. De la stupeur la plus profonde les matelots et les soldats passèrent bientôt au désespoir ; tous voyaient leur perte infaillible et annonçaient par leurs plaintes les sombres pensées qui les agitaient. Nos discours furent d’abord inutiles pour calmer
leurs craintes, que nous partagions cependant avec eux, mais qu’une plus grande force de caractère nous faisait dissimuler. Enfin une contenance ferme, des
propos consolans, parvinrent peu à peu à les calmer, mais ne purent entièrement dissiper la terreur dont ils étaient frappés : car, selon la judicieuse réflexion qu’en