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SUR AiNDUUAlÈDE 5*)

Cl' n'ctaicut là iiourhuit que des essais rares et, scml)lc-t-il, luédiocreineut populaires, comme le fut la Pei'séenne, ou la Déli- vi'ance d' Andromède, tragédie de Boissia de Gallardon (1618), ti- rée, ainsi que plus tard VAndromèd, des Métamorphoses d'Ovide ' ; le Mariaije d'Orphée et d'Eurydice, ou la grande journée des ma- chines (16i0), œu\Te d'un certain Chapottau, où les dauses et les chauts se mèlaieut aux lourds alexandrins. Le premier véritable opéra joué en France fut la Festa teatrale délia Finta Pazza (la Folie feinte ou la Folle raisonnable), de Strozzi, que Mazariu fit re- présenter en 1643 dans la salle du Petit-Bourbon. .Malgré les ballets de singes et d'ours, d'autruches, de perroquets, dont était égayé cet opéra bouffe, joué par des acteurs italiens, le cardinal n'eut pas fort à se louer de son initiative. La tragédie-comédie à'Orfeo, en musique et en vers italiens (1647), ne fut pas plus heureuse, si l'on en croit les mazarinades. qui raillent fort

Ce beau, mais maheureux Orphée, Ou, pour mieux paiier, ce Morphée. Puisque tant de monde y dormit.

La Gazette en vante « les merveilleux changements de théâtre, ios machines, et autres inventions jusqu'à présent inconnues en France ». Tant de dépenses furent vaincs : « Cette fête, qui coula beaucoup d'argent, fut sifflée, et bientôt après les plaisants de ce temps-là firent le grand ballet et le branle de la fuite de Mazarin dansé sur le théâtre de France par lui-même et ses adhérents. Voilà toute la récompense qu'il eut d'avoir voulu plaire à la na- tion -. » Voltaire fait sans doute allusion au Ballet ridicule des nièces de Mazarin ^, ou leur théâtre renversé en France, par P. D. P, sieur de Carigny, et au Grand Ballet, ou le branle de sortie dansé sur le théâtre de la France par le cardinal Mazarin et par toute la suite des cardinalistes et des mazarinistes ^. Mais le persévérant Mazarin ne fut point découragé par cette mésaventure. 11 reviut à la charge, au lendemain de la Fronde, avec les Nozze di Peleo e di Tetide '■', puis avec VErcole amante de Cavalli. Le roi dansa avec une noble élégance dans ces dernières pièces, et si Voltaire

1. Abrégé de l'histoire du t/iéàtre français.

2. Voltaire, Siècle de Louis XIV.

3. Musnier, in-i", 1649.

4. Basie, en la boutique de M. Personne, in-4<'; non représenté.

3. En 1654, Benserade donna le ballet des Noces de T/iètis et de Pelée,

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