SUR PSYCHÉ "ie.'i
Qu'à ne leur cacher plus cette beauté parfaite
Qui, pour les rendre à leur devoir, Pour se faire adorer, n'a qu'à se faire voir.
Le compliiueut est délicat, et daus le goût d'une tragédie-ballet. 11 y a telle scène de Psyché où Corneille est un Beuserade supérieur. Comment Vénus n'en sei'ait-clle pas adoucie? Elle n'est point désarmée pourtant, et Psyché, par son ordre, descend aux enfers, dont elle franchit la mer n toute de feu » sur la barque de Charon.
Acte V. — Aux enfers, résignée, mais non point oublieuse, Psy- ché garde l'espérance de revoir un jour son glorieux amant. Elle y rencontre ses deux prétendants d'autrefois, Agéuorct Cléomèue, morts de désespoir de l'avoir perdue. Leur sort n'est point, d'ail- leurs, si sombre; ils vivent là
Daus des bois toujours verts, où d'amour on respire Aussitôt qu'on est mort d'amour.
Elle les plaint; mais combien plus encore elle plaint le destin de ses sœurs, que l'Amour a punies de leur méchanceté en les faisant périr! Sa douce pitié ne se dément pas, alors même qu'elle sait leur jalousie criminelle, dont elle est la victime. Pourtant elle reste femme, et curieuse. Proserpine lui a remis une boîte mystérieuse qu'elle doit porter à Vénus. Elle l'ouvre; des vapeurs empoisonnées en sortent et l'étouffent. Près de sou amante évanouie, l'Amour accourt, tout prêt à pardonner.
J'ai vu tous vos travaux, j'ai suivi vos malheurs, .Mes soupirs ont partout accompagné vos pleurs. Tournez les yeux vers moi, je suis encor le même. Quoi! je dis et redis tout haut que je vous aime. Et vous ne dites point. Psyché, que vous m'aimez! Est-ce que pour jamais vos beaux yeux sont fermés?
11 s'inquiète, puis se désespère, et menace Vénus, qui apparaît pour ramener à la raison un enfant « révolté ■>. Puis sa colère tombe, et il a recours aux prières, et ses prières ne manquent pas d'élo- quence :
Vous ne pouvez que trop. Déesse impitoyable : Le Destin l'abandonne à tout votre courroux; Mais soyez moins inexorable
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