S60 ÉTUDE
Les rayons du soleil vous baisent trop souvent; Vos cheveux souffrent trop les caresses du vent;
Dès qu'il les flatte, j'en murmure.
L'air même que vous respirez Avec trop de plaisir passe par votre bouche.
Votre habit de trop près vous touche,
Et, sitôt que vous soupirez,
Je ne sais quoi qui m'effarouche, Craint parmi vos soupirs des soupirs égarés.
11 cède pourtant au désir de Psyché, et sur son ordre le Zcphiro s'envole pour transporter en ce palais enchanté les sœurs que Psy- ché regrette, et qui ne la regrettent point.
Tel est ce délicieux troisième acte, où il semble que Corneille vieillissant ait voulu se montrer rajeuni. Nous le redisons ici, rien n'est plus enfantin que l'explication de Fontenelle : « Dans \a.Ps7j- ché de Molière, étant à l'ombre du nom d'autrui. il s'est abandonné à un excès de tendresse dont il n'aurait pas voulu déshonorer son nom. » Corneille déshonoré parce qu'il avait donné à sa Chimènc une sœur plus jeune, aussi charmante! Qui le croira? qui approu- vera Fontenelle d'avoir ainsi plaidé les circonstances atténuantes en faveur d'un poète dont il exagère l'austéritt' pour le mieux opposer sans doute aux doucereux ? Au reste, Fonteuelle a oublié que la première édition de Psyché indiquait de la façon la plus pré- cise la part de Corneille dans l'œuvre commune.
Acte IV. — Les aigres sœurs de la douce Psyché ne peuvent revenir de leur surprise, et leur jalousie s'en accroît.
��Je n'en puis plus, ma sœur; j'ai vu trop de merveilles
L'avenir aura peine à les bien concevoir;
Le soleil, qui voit tout et qui nous fait tout voir,
N'eu a jamais vu de pareilles.
Elles me chagrinent l'esprit; Et ce brillant palais, ce pompeux équipage,
Font un odieux étalage Qui m'accable de honte autant que de dépit. Que la fortune indignement nous traite !
Et que sa largesse indiscrète Prodigue aveuglément, épuise, unit d'efforts,
Pour faire de tant de trésors
Le partage d'une cadette I
CYDIPPE.
J'entre dans tous vos sentiments,
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