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TITE ET BERENICE

COMÉDIE héroïque '

(1670)

��LA PART DU TKMPS KT DES ALLUSIONS

Pourquoi Corneille a-t-il appelé Tite et Bérénice « une comédie héroïque ■)? Ou comprend mal ici ce titre, appliqué jadis plus à à propos à Don Sanche; on cherche la part de la comédie, et on ne la trouve pas. En revanche, ou y peut faire assez large la part des allusions aux événements contemporains.

Si l'on s'est étonné d'entendre, dans Œdipe, Thésée développer la théorie de la grâce suffisante opposée à la grâce efficace, on ne s'étonnera pas moins de voir le confident de Domitian, Albin, exposer à son maître surpris la doctrine de La Rochefoucauld sur l'égoïsme universel. Les Maximes avaient paru eu 1663 ; Corneille à coup sûr connaissait le livre, car il connaissait l'auteur, chez qui nous le verrons bientôt lire sa Pulchérie. Il semble même qu'il fasse effort pour introduire dans sa pièce ce développement inat- tendu, mais curieux. L'aitière Domitie aime Dumitian, mais par ambition se résout à. épouser Tite: Domitiau se plaint de son ap- parente inconstance, et son confident le rappelle à la raison froide :

DOMITIAN.

Je trouve peu de jour à croire qu'elle m'aime, Quand elle ne regarde et n'aime que soi-même.

ALBIN.

Seigneur, s'il m'est permis de parler librement, 1. A Paris, chez Louis Bitlaine, au Palais, 1671, in-12.

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