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liii ÉTUDE

yeux le percent, qu'il la supplie de cesser d'être eUe-même, cesl-â dire dêtre adorable, eu un mot qu'il ne soit plus Attila? A bou droit, lldione se montre surpiùse qu'on mette tant de galanterie à lui préférer sa rivale. Pour la désarmer, Attila imagine de lui oiTrir le partage de la Gaule ou de tout autre pays conquis par lui.

ILDIO.NE.

La main du conquérant vaut mieux que sa conquête.

��Quoi! vous pourriez m'aimer. Madame, à votre tour? Qui sème tant d'horreurs fait naître peu d'amom'. Qu'aimeriez-vous eu moi? Je suis cruel, barbare; Je n'ai que ma fierté, que ma fureur de rare ; On me craint, on me hait; ou me nomme en tout lieu La terreur des mortels, et le fléau de Dieu... Souvenez-vous enfin que je suis Attila, Et que c'est dire tout que d'aller jusque-là.

Attila joue ici uu rôle; mais il parle enfin comme Attila doit parler. Il parle avec plus d'assurance et de hauteur encore à Ho- uorie, à qui il fait l'honneur de la choisir pour sa femme. Qu'im- porte s'il la choisit par amour ou par politique, si elle doit ce haut rang au refus d'ildione?

Que ce soit son refus, ou que ce soit mon choix. En marcherez-vous moins sur la tète des rois?... La raison? C est ainsi qu'il me plaît d'en user.

Et comme la fierté d'Honorie se révolte :

J'adore cet orgueil, il est égal au mien, Madame ; et nos fiertés se ressemblent si bien Que. si la ressemblance est par où l'on s'entr'aime, J'ai lieu de vous aimer comme un autre moi-même.

Mais Honorie s'obstine dans sa résistance, et les soupçons d'Attila s'éveillent. Lui préférerait-elle Valamir?

��Ce n'est qu'à moi, Seigneur, que j'en dois rendre compte; Quand je voudrai l'aimer, je le pourrai sans honte; Il est roi comme vous.

ATTILA.

En effet, il est roi.

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