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505 ETUDE

Qu'usurper des Etats sur qui ne vous doit rien. Sa mère eut taut de part à la toute-puissance, Qu'elle fit à l'Empire associer Constance; Et si ce même empire a quelque attrait pour vous, La fille a même droit en faveur d'un époux.

Allez, la force eu main, demander ce partage, Que d'un père mourant lui laissa le suffrage : Sous ce prétexte heureux vous verrez les Romains Se détacher de Rome, et vous tendre les mains. Aétius n'est pas si maître qu'on veut croire, Il a jusque chez lui des jaloux de sa gloire; Et vous aurez pour vous tous ceux qui dans le cœur Sont mécontents du prince, ou las du gouverneur Le débris de l'Empire a de belles ruines; S'il n'a plus de héros, il a des héroïnes. Rome vous en offre une, et part à ce débris ; Pourriez-vous refuser votre main à ce prix"? Ildione n'apporte ici que sa personne. Sa dot ne peut s'étendre aux droits d'une couronne, Ses I<>aucs n'admettent point de femme à dominer; Mais les droits d'Honorie ont de quoi tout donner. Attachez-les. Seigneur, à vous, à votre race; Du fameux Théodose assurez-vous la place : Rome adore la sœur, le frère est sans pouvoir, On hait Aétius, vous n'avez qu'à vouloir.

Oublions qu'il s'agit du mariage d'Attila, et croyons seulement (ce qui est bien le fond de la pensée de Corneille) que le roi des Huns hésite entre l'alliance avec les Romains et l'alliance avec les Francs : la scène prendra un caractère de grandeur historique et politique qui la mettra presque au niveau des scènes analogues de Cinna, de Pompée, de Sertorius.

��III

LE CARACTÈHE d'ATTILA L'HISTOIRE ET LE DRAME

« Le nom d'Attila est assez connu ; mais tout le monde n'en connaît pas tout le caractère. Il était plus homme de tête que de main, tâchait à diviser ses ennemis, ravageait les peuples indéfen- dus, pour donner de la terreur aux autres et tirer tribut de leur

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