AGÉSILAS'
TRAGÉDIE
(166G)
��D'où vient qn'Agésilas éprouva iiu échec si complet, après le demi-succès d'Othon ? De ce qu'il fut joué trois mois après l'Alexandre de Racine? Mais Racine semblait un rival encore peu redoutable, et Corneille garda longtemps après ces admirateurs fanatiques, habitués à tout admirer de ce qui venait de lui, même
Son charmant Agésilaiis, Où sa veine coule d'un flux Qui fait admirer à notre âge Ce grand et rare personnage 2.
Faut-il croire, avec M. Marty-Laveaux, que les funérailles de la reine Anne d'Autriche, morte le 19 janvier, et le deuil que la cour prit à cette occasion, interrompirent tout divertissement et contribuèrent au peu de succès d'un ouvrage représenté en février? Mais lorsque ces causes passagères disparurent, AgésUas n'en fut pas plus populaire, et les frères Parfaict attestent que la tragédie malencontreuse ne fut jamais remise au théâtre. Cor- neille avait-il fait, cette fois, sur le terrain de la fantaisie une pointe téméraire, en abandonnant le sol plus ferme de l'histoire ? Il est certain que la plupart de ses personnages sont, ou créés de toutes pièces, ou, s'il les emprunte à Plutarque, profondément modifiés. Mais l'auteur à'HéracHus n'était point un superstitieux copiste de l'histoire. On peut observer seulement que la Grèce lui était moins familière que Rome et ne lui a jamais porté bonheur
��1. Agésilas, tragédie on vers libres rimez, par P. Corneille à Rouen, et se vend à Paris chez Guill. de Luyne, 1060, in-i2.
2. Gazette de Robinet, 6 mars 1006.
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