SUR OTHON 465
traversée et combattue, en passion toute corin'lienne. D'autre part, Corneille donne à Galba une nièce, Camille, qui aime en secret Othon. Entre ces deux femmes, celui-ci nous apparaît comme Ro- drigue entre Chimèue et l'Infante. Seulement la passion de Rodri- gue, c'est l'àme du Cid tout entier; la passion d'Othon semblera beaucoup plus froide, parce qu'elle est un élément d'intérêt fort accessoire. Ainsi, le drame sera composé de deux intriguée, l'une politique, l'autre amoureuse, assez gauchement reliées, et l'impres- sion de l'ensemble sera nécessaireinent équivoque.
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��L OTHON DE CORNEILLE ET LE BAJAZET DE RACINE
Acte I. — Un ami d'Othon, Albin, l'interroge sur la sincérité de l'amour qu'il témoigne à la fille du consul Vinius. Peut-il vrai- ment s'abaisser jusqu'à une passion si indigne de lui? Sans em- barras, Othon justifie sa conduite :
Sitôt que de Galba le sénat eut fait choix. Dans mon gouvernement j'en établis les lois, Et je fus le premier qu'on vit au nouveau prince Donner toute une armée et toute une province. Ainsi je me comptais de ses premiers suivants. Mais déjà Vinius avait pris les devants ; Martian, l'affranchi dont tu vois les pillages. Avait, avec Lacus, fermé tous les passages. On n'approchait de lui que sous leur bon plaisir; J'eus donc, pour m'y produire, un des trois à choisir. Je les voyais tous trois se hâter sous un maître Qui, chargé d'un long âge, a peu de temps à l'être, Et tous trois à l'euvi s'empresser ardemment A qui dévorerait ce règne d'un moment.
Admirables vers, sans doute, et qui éclairent toute une époque, mais étrange amour qu'un amour dicté par ces considérations intéressées! Othon a offert ses vœux à Plautine, parce que le père de Plautine, Vinius, lui était un protecteur nécessaire. Il est vrai que « cette politique est devenue amour » ; il est vrai même que cet amour est assez fort pour résister aux insinuations discrètes
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