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C'est peu après que Dryden écrivait, lui aussi, son Œdipe (1679), tragi-comédie héroïque, dont M. Patin critique justement le dé- cousu, les incidents multipliés, les spectacles sanglants'. Il a donné aussi à Laïus une fille, Eurydice, qu'aiment le prince d'Ar- gos, Adraste, et l'ambitieux Créon. il a même senti le besoin de donner une fille à Tirésias. La fin surtout est choquante : on y pro- longe les très déplaisants entretiens entre OEdipe et Jocaste après l'inceste découvert. Avant de se tuer, Jocaste tue les enfants qu'elle a eus d'OEdipe ; piqué d'émulation, OEdipe ne -se contente pas de s'aveugler, il se précipite du haut d'une tour. L'OEdipe an- glais ne pouvait ressembler à l'OEdipe grec, ni même à l'OEdipe français. 11 fallait innover à, tout prix : dans ce crescendo facile, Sé- nèque avait surpassé Sophocle, Corneille Sénèque ; Dryden y de- vait surpasser Corneille.
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l' « œOIPE » DK VOLTAIRE
M™« Dacier avait fait paraître en 1692 sa traduction de Sophocle. Il semble qu'en face du vieux modèle rajeuni les imitateurs mo- dernes aient dû se sentir découragés. 11 n'en est rien. Le xviiie siècle vit éclore une foule de pièces écrites sur cette race d'OEdipe, '< qui ne finit jamais », non plus que celle d'Agamemnon.
ni8. — L'Œdipe de Voltaire, dont le succès rejeta dans l'ombre une reprise de Y Œdipe de Corneille tentée à cette époque.
1722. — VŒdipe du P. Folards, de Lyon, dont l'épître dédica- toire, en vers marotiques, est adressée à l'archevêque de Lyon M. de Villeroy; non représenté. Voltaire le mentionne dans la pré- face de 1729.
1726. — L'Œdipe de La Motte, donné en vers d'abord, puis mis en prose par l'auteur, grand partisan de la prose, comme chacun sait, au point qu'il s'imposa la loi d'être prosaïque jusqu'en ses vers. « Plus raisonnable que Dryden, que Corneille, que Sénèque,
1. Voyez les Tragiques grecs de M. Patin, t. II.
î. Paris, Josse, 1722, in-8. Le P. Folard est aussi l'auteur d'un Tkémistocle
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