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dégoût attire aisément celui du reste de l'auditoire. » Puis la pièce grecque et la pièce latine avaient un grave défaut : l'amour n'y avait aucune part. Comment se priver» des principaux agréments qui sont en possession de gagner la voix publique »? Corneille n'a pu s'y résigner : » Ces considérations m'ont fait cacher aux yeux un si dangereux spectacle, et introduire l'heureux épisode de Thésée et de Dircé i. » Or, l'introduction de cet « heureux épi- sode» non seulement altère la simplicité du sujet et en efl'ace l'inté- rêt pathétique, comme M. Patin l'a observé, mais même transforme du tout au tout la tragédie, dont la passion de Thésée pour Dircé fait désormais le sujet principal, tandis que les malheurs d'CEdipe n'ont plus qu'une importance épisodique.
Valincour, l'ami de Racine, et par conséquent des Grecs, est bien dur envers l'auteur à'Œdipe: » Il pouvait traduire la première scène de Sophocle, la plus belle et la plus touchante qui ait jamais paru sur le théâtre ; il la supprime pour nous donner un grand benêt de Thésée et une folle comme Dircé, qui se disent des ten- dresses si fades qu'elles ne seraient pas supportables dans un opéra. )> Geotîroy est plus modéré : « Son bienfaiteur lui fit uu mauvais présent en lui donnant le sujet d'Œdipe : un pareil sujet n'entrait point dans le génie de l'auteur de Cinna: au lieu de plier son talent au sujet, il accommoda le sujet à sou talent et il le dé- natura. » Mais, en critiquant les défauts, Geoffroy rend hommage aux qualités : « On se tromperait beaucoup, dit-il, si l'on regardait cette tragédie comme indigne de Corneille 2. » Oui, le sujet est mal choisi, le drame est mal conçu, mais en plus d'un endroit enfin l'on sent la main de Corneille.
��II
l'actualité; THÉSÉE PARTISAN DE LA GRACE SUFFISANTE, l'amour de TÈTE. — LES PERSONNAGES ABSTRAITS.
A en croire Corneille lui-même, Œdipe ne serait pas loin d'être
1. Examen d'Œdipe.
2. Cours de littérature dramatique.
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