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ŒDIPE

TRAGÉDIE*

(1659)

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CORNEILLE ET FOUQUET. — LE SUJET.

u La mauvaise fortune de Perlliarite m'avait assez déj^oùté du théâtre pour m'obliger à faire retraite, et à m'imposer uu sileuee que je garderais encore, si M. le procureur général Fouquet me l'eût permis. Comme il n'était pas moins surintendant des belles- lettres que des finances, je ne pus me défendre des ordres qu'il daigna me donner de mettre sur notre scène un des trois sujets qu'il me proposa -. »

Est-ce donc à Fouquet seul que nous devrions la rentrée de Cor- neille au théâtre ? N'est-ce pas plutôt, comme l'ont cru quelques critiques, aux représentations données à Rouen par la troupe de Molière, ou, comme nous l'avons conjecturé ailleurs ^, à l'impa- tience assez naturelle qu'inspiraient au vieux triomphateur les succès de son jeune frère au théâtre? Fouquet, ou plutôt Pellisson, qui présenta Corneille à Fouquet, offrit seulement sans doute l'oc- casion souhaitée : pour « ressusciter les Muses ensevelies dans un long silence », mortes au monde qui les a oubliées *, il faut que les Muses s'y prêtent. Il ne paraît pas que celle de Corneille ait opposé une longue résistance aux avances du surintendant. Eu remerciement d' « une faveur signalée », il écrivit à ce protecteur

1. Imprimé à Rouen, et se vend à Paris chez Aug. Courbé et Guill. de Luyne, 1659, in- 12.

2. Examen A' Œdipe.

3. Voyez l'Etude d'ensemble, t. I.

4. Au lecteur.

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