Page:Corneille Théâtre Hémon tome4.djvu/330

Cette page n’a pas encore été corrigée

3l8 NlCOMÊDË

Pourront de toutes parts aider au stratagème.

Quelque aveugle transport qu'il témoigne aujourd'hui,

Il n'attentera rien tant qu'il craindra pour liii,

Tant qu'il présumera son effort inutile. 163o

Ici la délivrance en paraît trop facile,

Et s'il l'obtient, Seigneur, il faut fuir vous et moi :

S'il le voit à sa tête, il en fera son roi ;

Vous le jugez vous-même.

PRUSIAS.

Ah ! j'avouerai, Madame, Que le Ciel a versé ce conseil dans votre âme. 1640

Seigneur, se peut-il voir rien de mieux concerté?

FLAUIMUS.

Il VOUS assure et vie, et gloire, et liberté, Et vous avez d'ailleurs Laodice en olage ; Mais qui perd temps ici perd tout son avantage.

PRUSIAS.

Il n'en faut donc plus perdre : allons-y de ce pas. 1645

��Ne prenez avec vous qu'Araspe et trois soldats : Peut-être un plus grand nombre aurait quelque infidèle. J'irai chez Laodice et m'assurerai d'elle. Altale, où courez-vous?

��Je vais de mon côté De ce peuple mutin amuser la fierté, 1650

��1634. A<ien/erprisactivementest plusrare qn' attenter r\entre, dont nous avons vu plusieurs exemples; toutefois, Bossuct, Vniigelas et Voltaire Tont employé. Et si ma main pour vous n'avail fout attenté... {nodogune, G33.)

1641. « C'est là, dit Voltaire, que Prusias est plus que jamais un vieillard de Molière, qui ne sait quel parti prendre, et qui trouve toujours que sa femme a raison. » Lekain parle de même. Ou Voltaire et Lekain voient un défaut, les mo- dernes voient plutôt un-mérit'\ C'est un caractère admirablement soutenu que celui de ce mari toujours prêt à ?e pâmer d'admiration quand sa femme a parlé. Il ne lui suffit pas d'admirer l'ingéniosité assez médiocre d'Arsinoé, il veut la faire admirer à tout le monde.

1642. Sur cette suppression de l'article, voyez la note du v. H77. ICii. Qui perd temps : voyez la note du v. 1623.

10-50. AjHuser, occuper en abusant par une diversion, ou repaître d'espérances illusoires; voyez un peu plus haut le v. 1622. Corneill<' dit : o amuser la haine» (Pertharile, 351), « amuser des patiences » {Rodogune, 1435).

�� �