Page:Corneille Théâtre Hémon tome4.djvu/320

Cette page n’a pas encore été corrigée

808 NICOMÉDE

Rome, qui n'aime pas à voir un puissant roi, 1503

L'a craint en Nicomède, et le craindrait en moi.

Je ne dois plus prétendre à l'hymen d'une reine,

Si je ne veux déplaire à notre souveraine;

Et puisque la fâcher ce serait me trahir,

Afin qu'elle me souiïre, il vaut mieux obéir. 1510

Je sais par quels moyens sa sagesse profonde

S'achemine à grands pas h l'empire du monde.

Aussitôt qu'un État devient un peu trop grand,

Sa chute doit guérir l'ombrage qu'elle en prend.

C'est blesser les l^omains que faire une conquête, 1515

Que mettre trop de bras sous une seule tête ;

Et leur guerre est trop juste après cet attentat

Que fait sur leur grandeur un tel crime d'État.

Eux, qui pour gouverner sont les premiers des hommes,

Veulent que sous leur ordre on soit ce que nous sommes, 1320

Veulent sur tous les rois un si haut ascendant.

Que leur empire seul demeure indépendant.

mains, et dès lors elle ne peut avoir d'antre volonté que celle de Flaminiiis si, elle ne veut pas tout perdre en perdant cet appui. Le reproche d'Attale peut donc s'adresser à elle, parce que derrière elle, comme Attale, nous voyons Rome. 1306. Var. Le craint en Nieomède et le craimliait en moi. (1651-56.) 1312. Racine, dit M. Géruzez, a imité ce vers, et ne l'a pas égalé :

Depuis ce coup fatal, le ponvoir d'Agrippine

Vers sa chute % gr%nil.« pas chaque jour s'achemine. (BritannicuM, I, 1.)

C'est à peu près dans 'es mêmes termes que Sabine prévoit et salue d'avance l'empire universel de Rome.

Je sais qu'il doit s'accroître, et que tes grands Jeslins

Ne se borneront pas chez les peuples lalins,

Que les dieux t'ont promis 1 empire de la terre. (Borace, I, 1.)

Et ce passage A' Horace, comme le passage de Nieomède, rappelle les vers de Virg'de :

His eqo non metns rcrum nec tempora pono ; Impcrium sine fine dcdi.

1514. Guérir l'ombrage semble d'abord une métaphore hasardée; mais aux v.660et9S8 on a vu omôra^e dans le sens figuré, d'où sont sortis la locution pre^irfre ombrage et l'adjectif omôra^eiiT. On retrouvera un peu plus bas(v. 1523) ce même sens figuré, qui a fait oublier ici le sens propre.

1516. Trop de bras sous une seide tête, trop de sujets sous un seul roi. Bien que le sens soit clair, l'antithèse est bizarre. Excepté ce seul vers, dit justement Naudet, toute cette tirade est un excellent exposé de la politique romaine. — Le- kain corrige : « qui range tant de bras ", sans rendre le vers meilleur. 11 trouve entortillés et obscurs les quatre vers suivants, qu'il coupe à l'aide de ce raccord : Ils commandent aux rois avec tant d'ascendant...

1518. Cet attentat que fait sur leur grandeur, cette atteinte que porte à leur grandeur... Voyez le v. 849.

1521. En termes d'astrologie, dit M. Littré, l'ascendant est le signe da zodiaque qui monte sur l'horizon au premier instant de la naissance d'un homme ; on crut

�� �