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ACTE III, SCENE II 207

S'il ne revivait pas au prince Nicomède,

Et s'il n'avait laissé dans de si diynes mains

L'infaillible secret de vaincre les Romains.

Un si vaillant disciple aura bien le courage Oliî

D'en mettre jusqu'au bout les leçons en usage :

L'Asie en fait l'épreuve, où trois sceptres conquis

Font voir en quelle école il en a tant appris.

Ce sont des coups d'essai, mais si grands que peut-être

Le Capitole a droit d'en craindre un coup de maître, 920

Et qu'il ne puisse Un jour...

��Ce jour est encor loin, Madame, et quelques-uns vous diront, au besoin. Quels dieux du haut en bas renversent les profanes , Et que, même au sortir de Trébie et de Cannes, Son ombre épouvanta votre grand Annibal. 925

Mais le voici, ce bras à Rome si fatal.

��à pour dans voyez la note du v. 478. — Absent, Nicomède est toujours présent si Laodice, seule et désarmée en apparence, brave en face Flaminlus, c'es qu'elle peut opposer à l'ambassadeur romain le nom menaçant de son héroïque fiancé, de l'élevé d'Annibal: car elle aussi ne sépare pas le disciple du maître, et ne cesse d'agiter ce double épouvantail aui yeux des yaincus de Trasiméne et de Cannes. 920. A droit de, a lieu, a sujet de :

Sa présence tonjours a droit de vous charmer. (Polycurte, 1590.)

Voltaire rappelle les vers du Cid (II, 2) :

Mes pareils à deux fois ne se font pas connaître

Et pour leurs coups d'essai veulent des cùujis de maitre.

L'eipression de roup d'essai reviendra au v. 1460.

9i3. « Ou Voltaire prend-il que Flaminius veut parler du sénat de Rome lors- qu'il dit que les dieux renversent les profanes qui osent se promettre d'asservir I" Capitole? Il parle évidemment des dieux à qui le Capitole était dédié, de ces di us protecteurs qui le défendirent contre les Gaulois lorsque ces barbares se croyaient deji maîtres de Rome. Par une figure hardie et qui tient même du su- blime, il suppose qu'après les journées malheureuses de Trébie -et de Cannes l'ombre seul > de ce Capitole, si révéré des Romains, sufDtpour etfrayer Annibal. qui véritablement, malgré ses victoires, n'osa s'avancerau delà de Capoiie. » (Pa- lissot.)

924. Au sortir de Trébie, aussitôt après la bataille de la Trébie. M. Godefroy cite, dans son Lexique, cet exemple emprunté à la Bérénice de Thomas Cor- neille :

Que l'armée; au sorti)' d'une entière victoire, Par sa rébellion en obscurcit la gloire.

925. M, Naudet voit ici une réminiscence détournée des vers de Silius Ita- liens :

Cannas et Trehinm ante oculos Trasymenague buita Et Piiuli stare ingfntem miraberis umbram.

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