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ACTE DEUXIEME

��SCENE I. PRUSIAS, ARASPE.

PRUSIAS.

Revenir sans mon ordre, et se montrer ici ! 363

��Sire, vous auriez lort d'en prendre aucun souci,

Et la haute vertu du prince Nicomède

Pour ce qu'on peut en craindre est un puissant remède;

Mais tout autre que lui devrait être suspect :

Un retour si soudain manf[ue un peu de respect, 370

Et donne lieu d'entrer en quelque défiance

Des secrètes raisons de tajit d"impatience.

��365. u On voit que Prusias est agité d'une colère que quelque bouche malveil lante a soufflée avec de perfides insinuations dans son cœur. Ce faible vieillard s'irrite au gré de ceux qui l'entourent. La reine se garde bien de paraître enne- mie de Nicomèdp, elle cache aui yeui de cet imbécile époux les sentiments de la marâtre; mais elle a placé autour de lui des serviteurs qui parlent au lieu d'elle. Personne ne nous avertit qu'.\raspejoue ce rôle auprès du roi; mais, des ses pre- mières paroles, on le devine; et plus on l'écoute, moins on en peut douter. Vol- taire, qui a noté avec beaucoup de justesse, quoique avec une dureté blessante, quelques vices d'oraison, n'a pas observé l'habileté du poète dans la conception et la mise en scène de ce personnage secondaire. Voyez cett> malicieuse admira- tion pour Nicomède, dont la gloire importune et inquiète Prusias ; ces assurances tirées de la vertu du prince, qui cependant a fait une chose qu'il faudrait punir en tout autre ; ces précautions de bonne politique dont on donne l'idée au vieil- lard courroucé, en paraissant vouloir l'en détourner. Voltaire n'a rien vu de tout cela; il est si préoccupé des fautes de grammaire! » (Naudet.)

366. Aucun, venant de aliquis unies, n'était pas négatif i l'origine, mais l'est devenu. Furetière le définit : « pronom relatif qui, à l'affirmative, signifie quel- qu'un, et à la négative, personne, n {Dictionnaire, 1690.)

368. Var. De ce qa'on pourrait craimlre est an puissant remède. (1651-56.)

Ce qu'on en peut craindre, ce qu'on peut craindre de son retour.

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